SEPTUOR DU BLEU JAUNE ROUGE - 2010

ALBERT AYME - DENIS VIENNET Edition TRAVERSIÈRE Livre en accordéon de 1m80
format replié 20x20 cm
7 illustrations couleur
impression pigmentaire, Photo-Online
texte de Denis Viennet, 20 pages
Édition originale
50 € : COMMANDER

Bibliophilie :
n° 1 à 30 sur papier pur chiffon,
avec une Peinture originale d'Ayme

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Extraits du texte de Denis VIENNET :

UN TEMPS APRÈS :
LE SEPTUOR DU BLEU JAUNE ROUGE.

Le temps s'est écoulé entre les premières œuvres du "Paradigme du Bleu Jaune Rouge" (1976) et celles du "Septuor du Bleu Jaune Rouge" (2010)… dans son "présent vivant"… dans le maintenant des pièces peintes, dans le maintenant du temps pictural. Temps de couleur, couleur du temps, ce temps pur, non-métaphorique, le voici à l'œuvre, composant cette fois la musique d'un Septuor… De cet ensemble complexe et fractal de variations, il s'ensuit que le Septuor peut être lu, des mots de son compositeur, comme "quintessence de l'abstraction dont le travail visible se fait sous nos yeux mêmes… comme de brèves amorces d'une œuvre possible, comme un hommage à mes 3 couleurs primaires"… Le jeu par transparence de la position des couleurs (dominante, médiane, dominée) n'a pas seulement lieu dans la même variation, mais entre les différentes variations, ce qui rend celles-ci à la fois distinctes et inséparables, comme les notes d'une musique (sérielle, à tonalité suspendue)…

Le Septuor n'exprime pas, ne représente pas, ne figure pas… L'événement en tant que maintenant imprévu… Un système non-systématique essentiellement ouvert à cet inprogrammable qu'est l'aléatoire, le hasard… Combien avec Albert Ayme le rationnel et l'intuitif perdent leur statut conventionnel d'antinomie, et sont constamment "en osmose", sous la forme d'un rationnel intuitif ou d'une intuition rationnelle…

Hommage au Paradigme du Bleu Jaune Rouge… "hommage à sa source" dit A.A., comme si la peinture commençait "à rebours", comme si elle "démarrait" maintenant sous nos yeux… Le Bleu, le Jaune, le Rouge, pour la première fois, "l'origine", dit-il. Ce mouvement à rebours appartient également à la logique de l'œuvre picturale, dont on soulignera à nouveau ce geste mental qui consiste à remonter, à contre-courant, en amont, anamnésiquement, vers la "source du fleuve", qui est son "point culminant".

Et si l'ensemble visible de l'œuvre, dans sa foisonnante richesse, n'avait pas toujours été le commencement, l'initium d'un invisible, d'un imprésentable, pensé comme l'idée ?.. Mais dire cet indicible, représenter cet imprésentable relève de l'impossible, et une variation est une possibilité de cet impossible ; elle est un témoin de ce qu'il y a de trop grand, d'excès, dans l'œuvre mentale, dans la "constellation"… Dans la sidération de la constellation, on pourrait donc rappeler l'occurrence du désir, et combien "la peinture" est traversée par le désir. Cette observation serait à rapprocher de l'érotique dont parle Lyotard… L'art pense, conceptuellement (inventant des concepts) et existentiellement (inventant la vie)… Mais la portée de ce travail nous semble toucher un domaine de l'acte et de la pensée qui se nomme éthique… La peinture comme manière d'être, comme attitude, comme disposition particulière devant ce qu'on appelle "la vie"…

Il faudra donc entendre, dans l'œuvre-vie du chercheur de la couleur-temps, une pensée de l'art et une pensée de la vie, une philosophie artistique. Cette pensée est une éthique de la résistance contre toute compromission (culturelle, esthétique), et plus fondamentalement, ontologiquement, de la résistance au passage du temps. D.V. 2010 - Philosophe

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