L'œuvre
d'Albert Ayme

Albert Ayme étant totalement indépendant des circuits de l'Art, je dois donc présenter ici, selon son vœu, tout l'ensemble de son œuvre, et une approche de sa pensée théorique. Ainsi que ses nombreux livres étant, comme il l'affirme, "un temps de ma peinture".


1960-2012. Découvrir son œuvre, tant de fois renouvelée, en ses 27 phases de travail. Pour chacune d'elles, 1) : une page de fragments de textes du peintre, 2) : la SÉRIE INDIVISE s'il y a lieu, vue en continuum, 3) : les œuvres, vues une à une, avec gros plans et parcours pour une belle visibilité, 4) : les références des livres concernés.

01
Juillet 1960

GRANDE FRISE INAUGURALE

01
Juillet 1960

GRANDE FRISE INAUGURALE

Les 27 Phases de travail
01
Juillet 1960

GRANDE FRISE INAUGURALE

02
1962

AQUARELLES MONOCHROMATIQUES

03
1962

RELIEFS SOUSTRACTIFS

04
1962

DRAPS MURAUX & FRISES MURALES

05
1963

SEIZE ET UNE VARIATIONS

06
1963-1966

MONOCHROMES BLANCS

07
1967-1974

HOMMAGE A MALEVITCH

08
1974 et 1982

PARADIGME 1 & PARADIGME 2

09
1975

PARADIGME DU BLEU & JAUNE

10
1976-...

PARADIGME DU BLEU JAUNE ROUGE

11
1979-1980

SUITE DES TROIS MÉMOIRES

12
1980

BLASON D'UN PEINTRE

13
1981

SUITE EN JAUNE N°1 À LA GLOIRE DE VAN GOGH

14
1982-1983

CARRÉS MAGIQUES

15
1984

N+1 VARIATIONS SUR UNE EMPREINTE DE VIALLAT

16
1985

PARADIGMES 3, 4, 5, 6

17
1985

SUITE EN JAUNE N° 2 À LA GLOIRE DE VAN GOGH

18
1986

SUITE EN JAUNE N° 3 À LA GLOIRE DE VAN GOGH

19
1988

TOMBEAU DE VAN GOGH

20
1988-1990

CHANTS DE TÉNÈBRES

21
1989

QUARTETTE EN 5 MOUVEMENTS POUR BARNETT NEWMAN

22
1990-1992

TRIPTYQUES DU SEPTANTENAIRE

23
1992

LES VANITÉS

24
1993-1995

LES NUICTS

25
1994-1999

INVENTIONS SUR 3 COULEURS

26
2010

SEPTUOR DU BLEU JAUNE ROUGE

27
2011-2012

DESSINS & INCISIONS

GRANDE FRISE INAUGURALE

PREMIÈRE ŒUVRE ABSTRAITE

Cette conversion mentale à l’abstraction a été négociée

par la raison et la nécessité…

 

Un objectif stratégique essentiel impose mon passage

à l’abstraction : la nécessité d’une nouvelle appréhension du

temps dans la peinture, qui introduit dans mon œuvre

une composante musicale fondamentale…

 

Prise de conscience de l’incapacité de la peinture figurative

face à un tel enjeu…

 

Première approche logique du problème avec la «Grande

Frise» où, -grâce à un format très allongé (107x320 cm)-

j’introduisais la temporalité par le développement latéral

d’un thème rythmique qui était le déroulement

de l’œuvre dans l’espace : sa lecture…

 

Incitation grâce à un mouvement impulsé dans la durée…

ainsi qu’une longue phrase ou une partition…

Un mouvement parcouru dans le temps…

 

Son économie de moyens, une simple modulation

du blanc au noir à travers les gris… qui l’apparente

par sa fluidité de matière à une aquarelle monumentale…

 

Cette œuvre fixait les prémices de mon projet futur.

Il s'agissait pour moi, d'abord, de "penser la peinture"…

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris: 
Les Espaces Variables, 1966.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998


01
Juillet 1960

GRANDE FRISE INAUGURALE

PREMIÈRE ŒUVRE ABSTRAITE

A VOIR:

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

 

2)  -  ANIMATION de l'Œuvre, Lavis chromatique sur Toile

 

AQUARELLES MONOCHROMATIQUES

VERS UNE MORPHOGENÈSE AUTONOME

Un seul ton, tel un son unique… 

Comme un retour à l’origine de la peinture… 

 

Promptitude d’exécution, tension interne assurant 

la spontanéité du jaillissement formel… 

Une polymorphie de structures monochromes… 

ici la part irrationnelle est souveraine.

 

Principe de superposition transparente

(simultanéité perceptible d’états successifs) où 

l’occupation d’un même lieu en des moments différents 

caractérise le "temps pictural"… 

 

Superposition, c’est-à-dire appréhension simultanée 

de ces trois notions : -espace, mouvement, temps- 

et non juxtaposition qui est cloisonnement 

de l’espace-plan à deux dimensions… 

 

Superposition additive... 

L’espace n’est plus étendue mais profondeur… 

Le temps irrationnel enclos dans l’œuvre y coïncide 

avec son contenu. Il est ce contenu… conquis, immobilisé, 

solidifié grâce à sa concentration en un point… 

 

Cristallogenèse plastique, 

fusion des valeurs tonales et formelles,

élaboration d’un langage à structure transparente. 

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Itinéraire Plastique, Approche d’un Langage spécifique. 1963. 
Ecrits d’un Peintre, 1998.

 


02
1962

AQUARELLES MONOCHROMATIQUES

VERS UNE MORPHOGENÈSE AUTONOME

A VOIR:

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  9 Aquarelles Monochromatiques - 4 Aquarelles Bichromatiques - 4 Toiles 

3)  -  3 références livres

RELIEFS SOUSTRACTIFS

AUTO-PHANIE DES SIGNES : L'INCISION

Etape redoutable, il faut supprimer le seul ton 

de «l‘Aquarelle Monochromatique»… 

 

Créer une méthode de superposition soustractive

par transparence, captant simultanément les composantes 

morphologiques et graphiques… 

 

L’exploration sans repère de couches superposées 

-fouillées au scalpel- est vécue comme l’apprentissage 

des ressources du langage, sa pénétration… 

 

Tandis que croît sa densité graphique… l’œuvre 

élabore, dans l’épaisseur de ses couches successives, 

sa structuration, son chiffre, son identité… 

 

La voici désormais promue pierre lithographique, 

"mémoire" irrationnelle à la fois latente et révélée, 

porteuse de plusieurs constellations de signes. 

 

Cristallisation, sous une forme native, de la matière 

informe selon un ordre, une loi intrinsèques… 

 

Dans ces deux premières phases, recherche et mise 

à jour du matériau… Univers plastique comme une totalité 

à découvrir et à épeler… 

 

Tentative d’élaboration d’un langage spécifique

 

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Itinéraire Plastique, Approche d’un Langage spécifique. 1963. 
Ecrits d’un Peintre, 1998.


03
1962

RELIEFS SOUSTRACTIFS

AUTO-PHANIE DES SIGNES : L'INCISION

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  9 Cartons Incisés - 1 Papier - 2 Zincs - 1 Suite Indivise de 4 

3)  -  4 références livres

DRAPS MURAUX & FRISES MURALES

TOILES LIBRES - LA POÉTIQUE

Poème plastique… Ecriture syncopée, elliptique… 

écriture contrapunctique… 

 

Sous l’impulsion d’un schème porté à sa plus haute 

intensité… par ses dimensions, ses proportions, sa liberté,

l’amplitude du mouvement lyrique qui l’anime… 

 

Une prolifération rythmée de cellules irrationnelles… 

leur orchestration, leur mise sous tension… 

 

Traitée en noir et blanc, l’écriture des «Draps», des «Frises»,

est appropriée à une lecture simultanée de leurs structures…

(notamment dans les articulations : passage 

d’une cellule à une autre)… 

 

Le support, blanc du tissu en tant que non-peint,

devenant un élément intégrant du langage,

à parité de condition avec le noir… assume cette fonction

organique nouvelle d’assimilation de l’espace…

 

Toiles monumentales sans châssis, sur tissu brut,

abolition de la notion de "Tableau" :

«Le Dialogue sans Fin», 6 mètres 60 de long…

«Frise n°2», 7 mètres 20 de long…

 

Suppression de tout signifié extra pictural… 

et volonté de création d’un plan pictural absolu…

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Itinéraire Plastique, Approche d’un Langage spécifique. 1963.
Ecrits d’un Peintre, 1998.


04
1962

DRAPS MURAUX & FRISES MURALES

TOILES LIBRES - LA POÉTIQUE

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  2 ANIMATIONS - 11 Toiles Libres - dont 4 Frises - 2 photos

3)  -  3 références livres

 

SEIZE ET UNE VARIATIONS

FUGUE PLASTIQUE, TRAVAIL AVEC UNE UNIQUE FORME

Thème et variations, une illustration du langage abstrait :

 

Accueillir une forme irrationnelle quelconque

et sans jamais altérer son identité, 

dérouler d’elle seule un éventail des possibilités… 

Etreinte simultanée de l’unique et du multiple, du possible 

et du réel… - Chronique d’une obsession.

 

Développement d’un thème -une unique forme "trouvée"

non géométrique- au terme duquel est ressuscitée la forme

originaire, inversée, dans un mouvement circulaire… 

 

Série de Seize Variations à structure polyphonique… 

métamorphoses plastiques, sous forme de fugues lapidaires… 

 

L’espace de chaque variation considérée comme une œuvre 

autonome, puis celui discontinu, scandé par la succession 

totale des seize variations. 

Enfin l’espace mental ouvert par l’aperception globale 

de l’œuvre ramenée à son unité organique de conception… 

 

Démarche logique où le sujet prend son origine 

dans le matériau plastique même, où genèse et état définitif 

sont confondus dans une même structure transparente… 

 

Le processus de création est d’ordre musical et combinatoire 

- identité de nature purement méthodologique. 

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Seize et Une Variations, avec Bosseur et Butor, 1983. 
Ecrits d’un Peintre, 1998.


05
1963

SEIZE ET UNE VARIATIONS

FUGUE PLASTIQUE, TRAVAIL AVEC UNE UNIQUE FORME

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  SÉRIE INDIVISE : 18 GOUACHES  -  vues en continuum - DIAPORAMA

3)  -  8 Variantes Bleu - 3 photos

4)  -  3 références livres

MONOCHROMES BLANCS

RELIEFS SOUSTRACTIFS, PHASE IRRATIONNELLE

Véritable aporie : comment constituer un événement 

plastique en superposant du blanc au blanc ?.. 

Silence sur silence… 

 

Je réduis l’économie des moyens d’utilisation du matériau 

jusqu’à une limite au-dessous de laquelle s’évanouirait 

toute matérialité… Le degré zéro de la peinture ?.. 

 

Avec la suppression de l’unique couleur de «l’Aquarelle 

Monochromatique»… Mutation du monochromatisme en 

monochromisme blanc… Epiphanie des signes… 

 

Les harmoniques colorées du début se transmuent 

en harmoniques spatiales… en un espace réel infinitésimal… 

- Pénétrer au cœur d’un univers spécifique inviolé... 

 

Fidélité au principe de superposition transparente, 

le «Relief Soustractif» assure sa continuité graphique, 

grâce à une interpénétration des plans 

à travers les multiples niveaux successifs de l’œuvre : 

c’est une création pluri-lectique… 

 

Par un parfait synchronisme des superpositions mentale 

et plastique, j’accède au plan du relief… 

 

Les «Monochromes Blancs», coulés en staff blanc… 

La lumière est le paramètre prééminent de l’œuvre.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Les Espaces Variables, 1966. 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


06
1963
à
1966

MONOCHROMES BLANCS

RELIEFS SOUSTRACTIFS, PHASE IRRATIONNELLE

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  10 Reliefs Soustractifs - UNE ANIMATION - 6 Sculptures - 2 photos

3)  -  4 références livres

HOMMAGE A MALEVITCH

RELIEFS SOUSTRACTIFS, PHASE GÉOMÉTRIQUE

A propos du carré et du rond : 

Le vocabulaire irrationnel… voile l’intelligibilité du phénomène 

plastique pur… par la surabondance de ses dons, 

surcroît de lyrisme intrinsèque, séduction, 

- par excès donc et non par défaut… 

 

Lorsque le vocabulaire cesse de se personnaliser, 

l’action se porte pleinement sur les processus de création… 

Principe d’économie maximum des moyens employés… 

 

Capacité opératoire… source de renouvellement… 

apportant un démenti aux affirmations selon lesquelles 

le «Carré blanc sur fond blanc» de Malevitch 

constituait une voie sans issue… 

 

L’alphabet géométrique… implique l’ablation de toute 

sensibilité gestuelle… Il s’offre par cet anonymat même, 

comme le matériau plastique exemplaire… 

-L’œuvre s’émancipant pour accéder à l’objectivité… 

 

Décision motrice qui attribue la primauté des fins 

sur les moyens, de la connaissance sur l’hédonisme… 

On y gagne en force potentielle… 

Schoenberg : "Concentration signifie toujours extension." 

 

Ce choix décisif a surtout conditionné l’émergence 

d’une démarche "paradigmatique"…

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Les Espaces Variables, 1966. - Stratégies Picturales, 1990. 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


07
1967
à
1974

HOMMAGE A MALEVITCH

RELIEFS SOUSTRACTIFS, PHASE GÉOMÉTRIQUE

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  SÉRIE INDIVISE : 10 VARIATIONS  -  vues en continuum - DIAPORAMA

3)  -  12 Reliefs Soustractifs - 1 photo

4)  -  3 références livres

PARADIGME 1 & PARADIGME 2

ŒUVRES À CROISSANCE ILLIMITÉE AVEC UN SEUL CARRÉ

Notion de "Paradigme", clé de toute mon œuvre… Pas moins 

de 10 années pour poser les règles de bonne formation… 

Propos d'ordre logique, non psychologique ou esthétique. 

 

La série donc, non comme répétition formelle… mais 

comme variations illimitées des possibilités génératrices, 

contenant toutes les virtualités sérielles… 

 

Projet tendant à "épuiser le champ des possibles"… 

Véritable machinerie investissant un lieu mental et physique 

entièrement mobile… d’une grande valeur opératoire… 

 

«Paradigme» est le lieu d’une confrontation fructueuse entre 

tous les signifiants picturaux mis en œuvre : 

- noir/gris/blanc - fond/forme - addition/soustraction (+ et -)

- inversion (peint/non-peint) - à-plat/découpe 

- inscription/ablation - réel/virtuel - rationnel/irrationnel 

- opacité/transparence - l’unité/le multiple - etc… 

 

Processus ternaire : 3 occurrences superposées 

en gris/noir/blanc, variabilité des postures du carré de base, 

-- puis double découpe du même carré permettant 

d’accéder au troisième plan de superposition… 

 

L’opération ablative greffe une logique irrationnelle 

de l’aléatoire… pulvérisant le carré en ses métamorphoses 

illimitées... à la fois prévisibles et inattendues.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Stratégies Picturales, 1990. 
Paradigmes 1 & 2, Ecrits d’un Peintre, 1998.


08
1974
&
1982

PARADIGME 1 & PARADIGME 2

ŒUVRES À CROISSANCE ILLIMITÉE AVEC UN SEUL CARRÉ

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  10 Paradigmes n°1 - 7 Paradigmes n° 2 - et 3 photos

3)  -  3 références livres

PARADIGME DU BLEU & JAUNE

LA POÉTIQUE C'EST LA COULEUR

Période de 15 années, de 1960 à 1975, consacrées 

à la mise au jour des structures spatio-temporelles de base, 

ce qui explique l’éclipse ponctuelle de la couleur… 

 

Introduire la couleur en subvertissant fondamentalement 

son statut… D’emblée hors du système de référence 

(appelons-le matissien) basé sur des rapports de couleurs 

par juxtaposition… 

 

La couleur en tant que signifiant exclusif…  Réinventer

son maniement implique un mouvement, un fonctionnement,

un travail de (et par) la couleur elle-même… 

 

Exclusion temporaire du Rouge… Méthode de tissage 

du Jaune et du Bleu, par superpositions transparentes…

Parité de condition entre les 2 couleurs… 

 

Support : la toile de coton brute, posée à même le sol 

(rappel des «Draps Muraux» et «Frises Murales» de 1962). 

Médium : pigment pur, imprégnation du tissu. 

 

Facture impersonnelle et libre jeu du geste… Rigueur 

des zips adaptés au vocabulaire géométrique… 

 

Je ne cherche pas à assembler ou à mettre en ordre 

des couleurs, mais à mettre en place ma pensée… 

La couleur comme une entité picturale autonome.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Stratégies Picturales, 1990. 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


09
1975

PARADIGME DU BLEU & JAUNE

LA POÉTIQUE C'EST LA COULEUR

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  11 Toiles Libres

PARADIGME DU BLEU JAUNE ROUGE

LA TRESSE DES 3 COULEURS PRIMAIRES

Ordre ternaire, qui gouverne ma pensée… 

Un temps pictural matériellement constitué par la couleur 

(et non un temps métaphorique)… Constitution d’une 

logique des couleurs

 

- Données de base : les 3 primaires, exclusivement. 

- Refus de tout mélange entre ces 3 couleurs superposées 

  en transparence, principe de discontinuité. 

- Abolition de toutes hiérarchies entre elles. 

 

Innovation d’une méthode de tressage : chacune des 3 

couleurs primaires, à travers de multiples trajets, 

est tressée à son tour, dans l’une des 3 positions : 

dominante – médiane – dominée. 

 

La "tresse", selon la notion "paradigmatique"… 

et par la combinatoire des structures, contient ses infinies 

variations… Et les 3 complémentaires, les 6 bruns… 

 

Ebranlement rythmique… enchainement de la couleur 

dite "en canon"… par plages successives… 

Elaboration d’une technique musicale de la peinture. 

 

Par deux mouvements simultanés, transversal et frontal 

(étendue et épaisseur)… la couleur fonctionne comme une 

"partition" dans l’espace et le temps.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Stratégies Picturales, 1990. 
Genèse du Paradigme du Bleu Jaune Rouge, Ecrits d’un Peintre.


10
1976
à
...

PARADIGME DU BLEU JAUNE ROUGE

LA TRESSE DES 3 COULEURS PRIMAIRES

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  9 Toiles Libres - 9 Papiers chiffon - 3 Algorithmes - 1 photo

3)  -  4 références livres

SUITE DES TROIS MÉMOIRES

LES TROIS TEMPS DE LA PEINTURE

Le drap de coton brut, prêt à travailler, à même le sol… 

L’œuvre terminée, le drap retiré, une œuvre "fantomatique" 

apparaissait sur le sol de l’atelier, faite de traces lacunaires 

déposées par les couleurs à travers le tissu… 

 

Après avoir rêvé sur ce nouveau "temps de peinture",

je profitai de son enseignement pour capter, sciemment 

cette fois, au cours de 2 opérations successives… 

ce que je nommai des «mémoires» : 

 

- Une bande de tissu, posée sur un support de tissu, 

  est travaillée par les 3 couleurs primaires. 

- La bande peinte -est déportée latéralement

- en découvrant les empreintes, les taches de couleurs 

  déposées à travers elle sur le support. 

 

Cette phase révèle les 3 moments de l’œuvre : 

- le dehors, débords, entrées et sorties des couleurs, 

- le dedans, cette bande travaillée, déportée, découvrant 

- le dessous, les traces aléatoires du dedans… 

 

Connaissance du "fait pictural"… La totalité de l’acte 

qui se trouve capté, omniprésent, sur une seule œuvre, 

en ses 3 dimensions. 

 

J’assistai à cette genèse, dérogation de l’aléatoire… 

principe destiné à être exploité ultérieurement.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
La peinture comme fiction poétique, 
Ecrits d’un Peintre, 1998.


11
1979
à
1980

SUITE DES TROIS MÉMOIRES

LES TROIS TEMPS DE LA PEINTURE

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  2 Toiles Libres - 11 Tissu sur Papiers chiffon

3)  -  3 références livres

BLASON D'UN PEINTRE

SÉQUENCE ÉCARTELÉE

Mes armoiries… toutes les armes fourbies patiemment 

dans la solitude depuis plus de 20 ans… 

 

Dans la ligne de «Seize et Une Variations, Hommage 

à Malevitch, Paradigme, Paradigme du Bleu Jaune Rouge», 

à l’intérieur d’un projet global toujours "in Progress"… 

Poursuite des enjeux intuitifs de la «Suite des 3 Mémoires». 

 

«Blason», lieu multiple, ensemble mobile de lignes droites, 

réparties entre 2 dispositifs opératoires distincts : 

 

- structure permanente, avec partition des trajets des couleurs, 

  selon la tresse des 3 couleurs primaires, 

- structure aléatoire, de 2 bandes de tissu occupant 

  des postures variées -verticales, horizontales, diagonales

 

- La première, au milieu du libre jeu des permutations 

  paradigmatiques, fait ressortir la figure d’une croix, 

  que la symbolique du blason désigne «séquence écartelée». 

 

La deuxième, joue un rôle de subversion, d’occultation… 

par saturation des traces aléatoires de la couleur, 

mémoires, en réserve, du dessin virtuel des 2 bandes. 

 

Confrontation dynamique, interférences, où s’interpénètrent 

les méthodes de superposition et d’ablation, le réel et le virtuel, 

l’éclatement et le décentrement des structures.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Blason d’un Peintre, Ecrits d’un Peintre, 1998. 
Paru en 1982, revue La chronique des écrits en cours, n° 4.


12
1980

BLASON D'UN PEINTRE

SÉQUENCE ÉCARTELÉE

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  SÉRIE INDIVISE : 15 VARIATIONS  -  vues en continuum - DIAPORAMA

3)  -  2 photos

4)  -  2 références livres

SUITE EN JAUNE N°1 À LA GLOIRE DE VAN GOGH

LA “HAUTE NOTE JAUNE”, 10 VARIATIONS

"Mais vrai restera-t-il que pour atteindre la haute note jaune 

que j’ai atteinte, cet été, il m’a bien fallu monter le coup 

un peu". Van Gogh, Arles 1889. 

 

Evocation bouleversante… ravivée par la médiation d’une 

de mes toiles à grande plage Jaune… qui déclencha en moi 

l’émotion de lui consacrer un "Hommage"… 

 

Fondé sur les rapports alternativement dominant / dominé 

du Jaune et du Rouge, superposés en transparence, 

et produisant deux Orangés subtilement différents… 

 

Le Jaune, même absorbé par le Rouge, secrètement présent 

en filigrane dans l’ensemble - il est l’âme de l’œuvre… 

Comment le faire jouer seul… jusqu’à saturation ? 

 

Subitement la Muse me souffla de le dédoubler en ses deux 

composantes extrêmes : Jaune citron et Jaune de chrome 

(le clair et le foncé)… - Scission miraculeuse !.. 

 

Soit J1+J2 ou J2+J1 -en une alternance dominant / dominé… 

Leur contiguïté diffuse une tension, une lumière ! 

par vibrations chromatiques infinitésimales… 

 

La troisième primaire, la note Bleu, ténue, résonne 

dans chaque variation avec le Jaune ou l’Orangé, accords 

glorifiant les deux gammes de prédilection de Van Gogh. 

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Triple Suite en Jaune à la Gloire de Van Gogh, 1987. 
De la couleur, ou, en relisant Van Gogh, Ecrits d’un Peintre, 1998.


13
1981

SUITE EN JAUNE N°1 À LA GLOIRE DE VAN GOGH

LA “HAUTE NOTE JAUNE”, 10 VARIATIONS

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  SÉRIE INDIVISE : 10 VARIATIONS  -  vues en continuum - DIAPORAMA

3)  -  2 Toiles Libres - 5 Papiers chiffon - 2 photos

4)  -  3 références livres

CARRÉS MAGIQUES

UN DISPOSITIF TERNAIRE AU CARRÉ

Au cours d’un projet d’extension des «Paradigmes 1 & 2» 

j’effectuais un groupage par bloc carré de 9 séquences… 

Multi-dimensionnalité, jeu des interpénétrations… 

 

Cet idéogramme lisible dans plusieurs sens, ne tracerait-il 

pas l’épure d’une figure emblématique ? 

- Interdit, je déchiffrais celle du «Carré Magique» ! 

 

Pendant un an, intense expérimentation conceptuelle… 

Le germe est contenu dans les propriétés anagrammatiques 

de la notion de tressage… sa capacité opératoire… 

 

Genèse de l’œuvre, combinatoires simultanées de 3 tresses : 

- celle des 3 états picturaux du carré de base, 

- celle, occulte, d’un ordre arithmétique, 

- celle des superpositions des 3 couleurs primaires. 

 

Archétype de tout un réseau d'entrelacs inédits… 

Lectures équivalentes -horizontale, verticale, diagonale

- (après attribution d’une valeur secrète chiffrée). 

 

Par fusion transparente, jeu de 13 harmoniques pour 

chacune des 3 couleurs primaires… Et chaque 

«Carré Magique» est issu de 54 passages de couleurs. 

 

Accompagné du «Dossier de travail manuscrit», démarche 

prise sur le vif, sa logique indissociable de ses intuitions.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Vers le Carré Magique, Postface de Dora Vallier. 1984. 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


14
1982
à
1983

CARRÉS MAGIQUES

UN DISPOSITIF TERNAIRE AU CARRÉ

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  9 Papiers chiffon - 1 Toile Libre - 1 photo 

3)  -  3 références livres

N+1 VARIATIONS SUR UNE EMPREINTE DE VIALLAT

UN DES 7 PARADIGMES, AVEC UNE SEULE FORME

Mon projet actuel se situe dans l’esprit de la grande tradition 

musicale des "Variations sur un thème de"… 

Emulation, métamorphoses, liberté pleine de fécondité… 

 

Conception de même nature que «Seize et Une Variations» 

de 1963, prenant sa source dans une unique forme 

non-géométrique… celle-ci "empruntée" cette fois à 

un peintre contemporain… 

 

Insérer "l’empreinte" dans un processus spatio-temporel 

mobile et transformateur… Confrontation à des méthodes 

picturales mises à l’épreuve dans mon propre travail… 

 

Comparer la technique (qui répète quantitativement) 

à la méthode (qui transforme qualitativement)… 

L’essentiel pour moi réside toujours dans la démarche. 

 

Selon l’acquis de mes «Paradigmes» : émancipation de 

la binarité, postulat du non-choix, position motrice 

-par superpositions puis ablations- (principes additifs et 

soustractifs)… en toutes leurs mutations… 

 

Sous l’effet de ces forces potentielles… l’empreinte originale 

se trouve travaillée à l’intérieur… Subversion interne, 

véritable déconstruction, éclatement… 

 

Elle voile sa présence en filigrane de ses infinies virtualités.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
N+1 Variations sur une Empreinte de Viallat, 1987. 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


15
1984

N+1 VARIATIONS SUR UNE EMPREINTE DE VIALLAT

UN DES 7 PARADIGMES, AVEC UNE SEULE FORME

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  9 Variations - 1 photo

3)  -  3 références livres

PARADIGMES 3, 4, 5, 6

ŒUVRES À CROISSANCE ILLIMITÉE

«Paradigme», œuvre que sa structure même prédestinait 

à un inachèvement consubstantiel… Avec elle je cherche 

à occuper la place virtuelle du peintre générique… 

 

Système plus vaste qui convoque, au lieu de la pièce unique 

(le Chef-d’Œuvre), la notion de "constellation"… 

 

En coda donc, extensions de «Paradigmes 1 & 2»… 

Une nouvelle vigueur, appelant d’autres formes encore 

pour développer ses principes actifs… 

 

Grâce au support circulaire, passage progressif 

de la ligne droite à la ligne courbe… à partir d’un unique 

thème générateur, différent pour chaque «Paradigme» … 

 

Avec une forme circulaire égale au quart du support, 

on obtient «Paradigme 3». Avec une forme égale au tiers 

du support, on obtient «Paradigme 4»… 

Même processus pour les «Paradigmes 5 & 6», mais cette 

fois uniquement avec les courbes… 

 

Couvrant tout le clavier de variations indénombrables… 

ainsi naissent ces quatre nouveaux «Paradigmes», 

exprimant le "Paradigme des Paradigmes"… 

 

L’ampleur de cette démonstration marque la prééminence 

infinie du processus, du dispositif opératoire, du mental.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Stratégies Picturales, 1990. 
Paradigmes 1 & 2, Ecrits d’un Peintre, 1998.


16
1985

PARADIGMES 3, 4, 5, 6

ŒUVRES À CROISSANCE ILLIMITÉE

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  4 Paradigmes n°3 - 5 Paradigmes n°4 - 5 Paradigmes n°5 - 5 Paradigmes n°6 - et 4 photos

3)  -  2 références livres

SUITE EN JAUNE N° 2 À LA GLOIRE DE VAN GOGH

LA “LA HAUTE NOTE JAUNE”, 10 VARIATIONS

Retour à Van Gogh, au travailleur mental acharné, 

au théoricien hors pair, à sa science picturale prestigieuse, 

au "formidable musicien" selon Artaud… 

- Au cœur même de la "Haute Note Jaune". 

 

L’invention de la scission du Jaune (en citron et chrome), 

double donnée… événement qui irradie un champ de forces, 

tensions et vibrations… éblouissements… 

 

Entre l’aveuglement et le visible, le rien et le quelque chose, 

réside le lieu de la peinture… 

Les 10 variations de la «Suite» se déploient par saturation 

progressive, par pulsion, de cette couleur Jaune…

 

Syntaxe nouvelle, par l’émergence d’un rythme pictural 

créé par les lignes de tensions obliques, les diagonales… 

qui deviennent l’invariant de base… 

 

Solution structurelle apportée au problème des marges… 

la "bordure-cadre" inscrit les mouvements d’entrée, 

de sortie et d’articulation des 3 couleurs primaires… 

 

Au centre de l’œuvre, la dynamique accélère les rythmes… 

compression extrême du langage, orchestration 

des ambiguïtés visuelles… pour magnifier la couleur 

emblématique de Van Gogh - des «Soleils et Tournesols». 

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Triple Suite en Jaune à la gloire de Van Gogh, 1987. 
De la couleur en relisant Van Gogh, et
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


17
1985

SUITE EN JAUNE N° 2 À LA GLOIRE DE VAN GOGH

LA “LA HAUTE NOTE JAUNE”, 10 VARIATIONS

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  SÉRIE INDIVISE : 10 VARIATIONS  -  vues en continuum - DIAPORAMA

3)  -  4 Papiers chiffon - 1 photo

4)  -  3 références livres

SUITE EN JAUNE N° 3 À LA GLOIRE DE VAN GOGH

LA “HAUTE NOTE JAUNE”, 7 VARIATIONS

"J’ai lu dans Platon que nomos (la loi) signifiait aussi mélodie". 

Je contresigne avec ferveur ce propos d’Anton Webern. 

 

Chronologiquement : 1962 variations avec un seul ton 

- 1963 avec une seule forme - 1967, 74, 82 avec le carré 

- 1975 avec les 3 couleurs primaires - 1980 avec la ligne 

- enfin depuis 1981, à la gloire du seul Jaune. 

 

Avec chaque œuvre j’aspire à la mutation… 

Fidèle à mes concepts et à ma poétique, cet "Hommage" 

progresse encore, en voici le troisième mouvement… 

 

Consolidant les acquis des «Suites» précédentes… 

Faire monter la couleur... "la couleur dessine", révèle 

les lignes de force, aux points de contention… 

 

résultat d’une rencontre des pulsions, et portant l’accent 

sur les obliques, -avec ici introduction des lignes de 

tension soustractives, conjointement aux additives… 

 

Dans ce final, réapparition ponctuelle du Rouge. 

Aucune œuvre ne me paraît aussi proche de la musique. 

 

1981…1986. Liées à travers un signifié commun 

-le Jaune- l’ensemble des 3 Suites et leurs 27 variations 

est une entité indivisible… qui prend donc ce titre :

« Triple Suite en Jaune à la Gloire de Van Gogh ». 

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Triple Suite en Jaune à la gloire de Van Gogh, 1987. 
De la couleur en relisant Van Gogh, Ecrits d’un Peintre, 1998.


18
1986

SUITE EN JAUNE N° 3 À LA GLOIRE DE VAN GOGH

LA “HAUTE NOTE JAUNE”, 7 VARIATIONS

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  SÉRIE INDIVISE : 7 VARIATIONS  -  vues en continuum  -  DIAPORAMA

3)  -  2 Toiles Libres - 3 Papiers chiffon - 1 Lithographie - 1 photo

4)  -  3 références livres

TOMBEAU DE VAN GOGH

CÉLÉBRATION DU JAUNE, 5 STATIONS

Je croyais en avoir définitivement terminé avec Van Gogh. 

Je me trompais. Une invitation pressante venue d’Arles, 

au sein d’une Fondation Van Gogh, me ramena vers lui… 

 

Après la «Triple Suite», quelle œuvre digne de lui succéder 

-sinon un «Tombeau» ? -Saturé de silence… 

Fatum du peintre. Une Passion

Ce Tombeau sera aussi un Triomphe. 

 

5 "Stations" (non variations) -une entité indivisible qui se 

dresse comme un bloc vertical, stèle d’une unique couleur…

 

Cristallisation de vibrations se pétrifiant en profondeur… 

Concentration poussée à la limite de ses possibilités… 

Valeur, timbre, cadence, intensité, durée… -Jaune ! 

 

L’interpénétration de deux nouveaux dispositifs -mise en 

abyme et écriture syncopée- transfigure d’éclats rythmiques 

et d’ellipses, le cœur enclos des «Stations»… 

 

Aimantation giratoire qui s’accélère… jusqu’au paroxysme, 

dans la «cinquième Station» -scherzo !.. Atomisation des 

scansions et des signes… Etat confinant au délire… 

 

320 passages de couleurs ! J1+J2, J2+J1, J1+J2, J2+J1 … 

Tension insensée qui frôle un point de rupture proche de 

l’implosion… Hymne à Van Gogh porté à son apogée.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Tombeau de Van Gogh, 1989. 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


19
1988

TOMBEAU DE VAN GOGH

CÉLÉBRATION DU JAUNE, 5 STATIONS

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  SÉRIE INDIVISE : 5 STATIONS  -  vues en continuum - DIAPORAMA

3)  -  3 Papiers chiffon - 1 Toile Libre - 2 photos

4)  -  3 références livres

CHANTS DE TÉNÈBRES

SUIVIS D'UN ENVOI (8° CHANT) À PABLO PICASSO

8 années aveuglées par cet excès de clarté, envoûtement 

quasi hallucinatoire de la "Haute Note Jaune"… 

- Comment "ressusciter" intact du «Tombeau» ? 

 

L’énigme scellée… au tréfonds des ténèbres de la peinture… 

"Leçons de Ténèbres"… Je substitue "Chants" à "Leçons", 

pour restituer mentalement ma liberté poétique, sans ruiner 

son aura musicale… Avec ma polyphonie incantatoire… 

 

Les «Chants», chromatiquement, s’assimilent aux voix graves 

des violoncelles… La tresse des couleurs, dans leurs timbres 

les plus denses, superposées jusqu’à l’orée des noirs… 

 

Une peinture nocturne… Restreignant le jaune, privilégiant le 

doublage des Bleus et Rouges -soit : outremer+cobalt+rouge- 

ou toutes autres combinaisons possibles… 

 

3 grilles, coexistence d’échelles différentes, par duplications 

successives… Le cœur de l’œuvre comprimé par une fine 

bordure de lumières -du Bleu, Jaune, Rouge à l’état pur… 

 

Au centre, double mise en abyme, grâce à la technique 

du contrepoint… Confrontation des limites d’un matériau 

spécifique avec l’indicible… L’essence même de l’art… 

 

«Envoi à Pablo Picasso», hommage abstrait à sa petite toile 

vierge, hiératique… au centre de "L’Atelier du Ier Avril 1956".

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Sept Chants de Ténèbres, 1991. 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


20
1988
à
1990

CHANTS DE TÉNÈBRES

SUIVIS D'UN ENVOI (8° CHANT) À PABLO PICASSO

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  SÉRIE INDIVISE : 8 CHANTS  -  vues en continuum - DIAPORAMA

3)  -  5 Toiles Libres - 11 Papiers chiffon - 1 Photo

4)  -  3 références livres

QUARTETTE EN 5 MOUVEMENTS POUR BARNETT NEWMAN

UNE TRANSLATION DES COULEURS

L’inépuisable est ce qui motive et entretient la recherche, 

le désir et l’interrogation infinis… Grâce aux peintres 

en travail, la peinture a pour objet d’accoucher de ses lois… 

 

Thomas H. Hess disait de Barnett Newman : 

"Ses peintures passaient pour des diagrammes visuels". 

Mon objectif : une connaissance nouvelle plutôt qu’un objet 

esthétique de plus… - et une éthique, indissociable. 

 

A travers un rythme d’une grande limpidité de lecture, 

passages du Rouge et des Jaunes -(avec une ponctuation 

du Bleu)- dans une translation latérale, temporelle… 

 

Lisible à la fois au sein de chaque mouvement et à travers 

les effets combinés des 5 mouvements, réunis dans un 

tout organique… un «Quartette» de 4 couleurs. 

Mon travail tendu vers l’œuvre mobile… La mutation s'opère 

en consacrant la primauté du générique sur le particulier. 

 

La dernière variation, en s’enchaînant mentalement à la 

première, crée une structure globale qui lui confère un statut 

d’œuvre cyclique… (telles mes «16 & 1 Variations», 1963). 

 

Cet entrelacs des principes, des méthodes, des thèmes et 

des structures, illustre une constante de ma démarche 

-ses partitions… La mise à jour d’une pensée picturale… 

dans une osmose profonde avec ma vie.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Stratégies Picturales, 1990. 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


21
1989

QUARTETTE EN 5 MOUVEMENTS POUR BARNETT NEWMAN

UNE TRANSLATION DES COULEURS

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  SÉRIE INDIVISE : 5 MOUVEMENTS  -  vues en continuum  -  DIAPORAMA

3)  -  1 Toile Libre - Papiers chiffon : 1 Triptyque, 1 Duo  - 1 photo

4)  -  2 références livres

TRIPTYQUES DU SEPTANTENAIRE

SCANSION DES 3 PRIMAIRES

Pour mes 70 ans, j’aborde le «Triptyque» -ce problème ardu, 

qui a traversé depuis des siècles notre tradition picturale… 

 

Quand la solution m’illumina soudain, inattendue, jouissance 

vécue comme poésie pure : 

le volet central doit être très étroit, formant charnière ou 

pivot entre les deux autres volets… 

 

Leur envergure totale (280 cm) constitue une unité de temps 

et de lieu… avec rythmes, cadences et intervalles différents 

pour chacune des 3 parties… 

 

Dans cette syntaxe inédite, lieu d’articulation fluctuant… 

Retour à la stricte orthodoxie, l’équilibre exact des 3 couleurs 

primaires… à leur tressage : 

 

Paradigmatiquement, aux gammes, aux connections 

des trajets, scansions des arrêts et reprises… 

- Avec brio, avec maîtrise, royaume de l’ordre ternaire… 

- Un morceau musical en ses 3 parties ?

 

Mais si ma peinture suscite des équivalences avec 

la musique, c’est dans le strict recoupement, toujours sur 

le plan méthodologique -à l’exclusion de tout amalgame. 

 

Plutôt un "Organum" (terme de Francis Ponge) investissant 

pleinement espace et temps, par plages de sons, 

de couleurs… 

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


22
1990
à
1992

TRIPTYQUES DU SEPTANTENAIRE

SCANSION DES 3 PRIMAIRES

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  ANIMATION - 4 Toiles Libres - 2 Papiers chiffon - 2 photos

3)  -  2 références livres

LES VANITÉS

LE TEMPS, LE NOMBRE, L'ALÉA

Le thème des Vanités est "une commande du temps." 

 

Une synthèse opérée à la croisée de trois pratiques... 

- par une complexité accrue des articulations des «Triptyques» 

- par la structure des «Chants de Ténèbres» qui se scinde, 

se déporte, se scande

- par la résurgence des traces aléatoires de la couleur 

dévoilées au travers du tissu, principe des «Trois Mémoires». 

 

Un mouvement pulsatile dilate et comprime le temps… 

Résonnance toute mallarméenne : "déploiement-reploiement". 

Composition rythmique par bandes verticales tramées : 

/ peintes / non-peintes / aléatoires / - décalages… 

 

Polyptyques entrecoupés de "points d’orgue" … silences 

battant le temps… le nombre de mesures heurtées s’accroît 

de 10 à 15 bandes, tandis que s’accélère le tempo… 

 

Parcours des 3 couleurs primaires dans leurs gammes 

chromatiques chaudes ou froides les plus variées…

Aléatoire des empreintes dans l’état natif de leurs valeurs 

tactiles et sensorielles... -à mon insu même ?.. 

 

Expérience occulte, pouvoir quasi alchimique des couleurs…

Royaume du chimérique, projet toujours en suspens… 

- La vanité est implicite de tout art de peindre ! 

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Les Vanités, 1994. 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


23
1992

LES VANITÉS

LE TEMPS, LE NOMBRE, L'ALÉA

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  SÉRIE INDIVISE : 20 VARIATIONS  -  vues en continuum  -  DIAPORAMA

3)  -  5 Tissu sur Papier chiffon

4)  -  2 références livres

LES NUICTS

UN EXERCICE DE STYLE, AVEC UN SEUL NOIR

Ma préoccupation fondamentale : la possession du temps. 

De là ces variations, ces séries, ces paradigmes, œuvres 

sans fin, conjurations dérisoires de la mort… 

 

Genèse : mon désir d’entreprendre… à la gloire du Noir seul… 

«Les Nuicts», pour relever à travers le temps -mutatis 

mutandis- en une intime célébration, le défi pictural des 

"Nocturnes" de Georges de La Tour (1593-1653). 

 

"Quand un artiste veut changer, innover, il se met au noir." 

Barnett Newman. 

 

Le ton fondamental de «l‘Aquarelle Monochromatique», 1962. 

A 30 ans de distance, le mouvement de mon œuvre se boucle 

en spirale… -mais à l’octave supérieur… 

 

Développement d’un thème structurel… Amplifié selon 

le processus du contrepoint : 2 trames d’échelle différente, 

superposées en transparence… 

 

Une mise en abyme multipliant la richesse et la densité 

des «Nuicts»… L’illisibilité s’accroît par strates… 

 

Comme si la lumière blanche du support, (filtrée à travers 

les multiples recouvrements transparents du Noir), s’exténuait, 

à intervalles réguliers… pour se perdre partiellement 

dans --- "la Nuict des Nuicts" .

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Les Nuicts & Inventions sur 3 couleurs, 1995. 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


24
1993
à
1995

LES NUICTS

UN EXERCICE DE STYLE, AVEC UN SEUL NOIR

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  1 Triptyque, ANIMATION - 9 Papiers chiffon - 1 photo

3)  -  2 références livres

INVENTIONS SUR 3 COULEURS

NOUVELLES GAMMES DES 3 PRIMAIRES

«Les Nuicts», dans leur magie noire, s’ouvrent 

telles des fleurs chatoyantes, pour une coda multicolore, 

-ces «Inventions sur trois couleurs». 

Moi qui évoquais mes Nuicts comme une ultime célébration ! 

 

(Dans le noir des deux dernières variations des «Nuicts», 

sourd un bleu de Prusse, une Sienne brûlée)… et la poétique 

du "paradigme" explore à nouveau… réinvente 

 

la grande tresse des couleurs, la plus large possible… 

expérimente tous les cas particuliers… les accords les plus 

rares, les plus inédits… - des surprises ? 

 

Partition d’un nouveau registre chromatique pour chacune : 

-le Rouge : vermillon, ocre rouge, garance ou carmin, 

-le Bleu : cobalt, outremer ou Prusse, 

-le Jaune : citron, chrome ou ocre. 

 

«Inventions» irrationnelles de la logique des 3 couleurs… 

Dans la détermination consciente de mon dessein global 

fusionnent secrètement le rationnel et le magique… 

 

Oblation rendue à la peinture ? Séduction enclose 

dans la Nuict et qu’elle délivre subtilement vers nous 

comme à travers un filtre invisible… 

 

Plongée au fond de la propre nuit 

de mon œuvre et de ma vie.

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Les Nuicts & Inventions sur 3 couleurs, 1995. 
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.


25
1994
à
1999

INVENTIONS SUR 3 COULEURS

NOUVELLES GAMMES DES 3 PRIMAIRES

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  1 ANIMATION de 5 Inventions - 13 Papiers chiffon - 1 Toile Libre - 1 Diptyque 

3)  -  2 références livres

SEPTUOR DU BLEU JAUNE ROUGE

CLÉ ET SOURCE, 7 VARIATIONS

Depuis 3 ans, j’avais considéré mon œuvre comme ayant 

atteint son terme naturel… Ce «Septuor», surgi à l’improviste, 

en une brève vision bouleversante, est donc pour moi 

un événement exceptionnel… (de mes 90 ans). 

 

Il est comme la quintessence de ma pensée spéculative, 

de mon dispositif opératoire -Bleu Jaune Rouge- 

dans une économie stricte de moyen pour un maximum 

de potentialités… 

 

Un appareillage conceptuel : mes gammes, mes arpèges… 

un registre, un clavier d’orgue… Une matrice ce diagramme 

initial en 7 phases… Un authentique commencement, 

mieux encore : un fondement

 

Un hommage à ma source ? -Une œuvre de jeunesse, quoi ! 

La véritable tentative de mon œuvre, de son dessein éthique, 

est située en amont, au cœur même de sa conception… 

 

Ce «Septuor» aurait pu advenir en 1976, car il donne la clé 

de mon fonctionnement global quant à la couleur… 

Ressources chromatiques, rythmiques et combinatoires 

inépuisables… (et l’entour noir, comme une mise sous tension, 

accroît l’intensité). 

 

La constance et la multiplicité des connections unissent 

les diverses phases de mon œuvre dans l’espace et le temps. 

Ainsi s’achève ce long chemin solitaire et sans compromission. 

 

 

Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris : 
Septuor du Bleu Jaune Rouge, 2010.


26
2010

SEPTUOR DU BLEU JAUNE ROUGE

CLÉ ET SOURCE, 7 VARIATIONS

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  SÉRIE INDIVISE : 7 VARIATIONS  -  vues en continuum  -  DIAPORAMA

3)  -  1 Triptyque - 1 Livre en accordéon 

4)  -  1 référence livre - ANIMATION

DESSINS & INCISIONS

EXERCICES GRAPHIQUES, CODA

Une dernière ponctuation, "le salut de l’artiste qui prend congé 

de son public"….
Pour cette coda de son œuvre, pas de texte. A.A. m’a dit : 

 

« Je fais en petit format une série de dessins, réels et virtuels 

-le trait et la découpe- le crayon / l’incision… 

 

Pour rester dans l’énigme de l’additif et du soustractif, 

(le + et le -), simultanément – ces 2 pôles de ma démarche 

globale… 

 

Comme si j’étais encore au début, en 1962, et que soudain 

tout recommençait… En une nouvelle série de variations, 

car je suis l’homme des Paradigmes

 

Toute mon œuvre comme un vaste Paradigme… 

de toutes mes données ». 

 

 

 

 

 

 

 

Albert Ayme avait 92 ans. 

Il est mort dans l’année. 

Nos derniers mots, dix minutes avant la fin, furent pour 

son "Opus Incertum", manuscrit de 400 pages, travaillé 

pendant 15 ans - l’écriture de son œuvre et de sa vie… 

 

(que je vais éditer à Traversière).


27
2011
à
2012

DESSINS & INCISIONS

EXERCICES GRAPHIQUES, CODA

A VOIR :

 

1)  -  texte Albert Ayme, fragments

2)  -  34 Dessins & Incisions - 1 photo finale.